Compétences pour un monde du travail plus numérique

Délimitation pour un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée

Il ressort clairement de l'entretien que la frontière floue entre vie professionnelle et vie privée constitue l'un des plus grands défis. En particulier à l'époque du home office, il est important que les employeurs établissent des directives claires afin de définir quand une présence est attendue. La question de savoir si l'on est plus productif à la maison ou au bureau reste individuelle. Selon Sarah Genner, la recherche montre que nous travaillons souvent de manière plus productive à la maison, tandis qu'au bureau ont lieu les échanges sociaux et les transferts d'informations importants. Les formes de travail hybrides sont également une option, mais elles doivent être bien communiquées et coordonnées. C'est précisément pour cette raison que la démarcation est plus importante que jamais.

Sarah Genner parle également dans le podcast du droit à l'inaccessibilité. Le home office permet de remplir différents rôles de manière plus flexible et d'organiser sa propre vie de manière plus autodéterminée. Mais cette flexibilité comporte le risque que le travail et le temps libre se confondent ou que les pauses soient négligées. Cela augmente le risque d'épuisement professionnel. Les bonnes structures, qui rendent les pauses naturelles, peuvent avoir un effet préventif. La responsabilité n'incombe pas seulement à l'employeur, mais aussi aux collaborateurs eux-mêmes.

Sarah Genner admet ouvertement dans le podcast que c'est souvent plus facile à dire qu'à faire : « J'ai parfois beaucoup de mal à m'en tenir à mes propres conseils en matière de séparation. Et j'ai aussi du mal à l'admettre » Elle souligne néanmoins l'importance de s'y tenir et cite les conseils suivants pour une délimitation saine :

• Indiquer les heures de travail dans la signature du courriel
• Communiquer de manière compréhensible et claire les attentes des cadres
• Prendre des pauses régulières
• Régler clairement les remplacements
• Ne pas emporter de téléphone portable dans la chambre à coucher
• Mettre en place des notes d'absence

Skills of the Future - forme mentale

Lorsque Sarah Genner parle des compétences du futur, la technologie n'est étonnamment pas au premier plan. Pour elle, la volonté d'apprendre, la volonté de changement, la curiosité, l'esprit d'équipe et une grande tolérance à la frustration sont bien plus importants. Car nous devons accepter que les technologies ne fonctionnent parfois pas. Genner compare les collaborateurs du futur à des diamants bruts - les connaissances spécifiques à l'entreprise les font briller.

Lors du recrutement, l'accent se déplace de plus en plus du simple savoir-faire vers le purpose personnel et les valeurs. La motivation intérieure et les valeurs d'une personne doivent correspondre au but et aux valeurs de l'entreprise. Cette adéquation contribue à ce que la collaboration soit satisfaisante à long terme pour les deux parties.

Les collaborateurs sont confrontés au défi d'exploiter en permanence de nouveaux canaux, d'apprendre à utiliser des programmes et des outils numériques et de répondre aux besoins changeants des clientes. Cela n'est possible qu'en suivant une formation continue et en réfléchissant à ses propres modèles de travail. La forme mentale et la volonté d'apprendre sont essentielles. A cela s'ajoutent la flexibilité et l'agilité. Les entreprises doivent veiller à ce que la volonté et la capacité d'apprendre soient fermement ancrées dans la culture d'entreprise. Les incitations doivent être conçues de manière à ce que la formation continue soit perçue comme une évidence. C'est la seule façon pour les entreprises de rester à la pointe et d'innover.

La manière dont l'apprentissage fonctionne le mieux est individuelle. Les entreprises peuvent encourager l'éducation de différentes manières :

• Transfert interne de connaissances - en ligne, hybride ou personnel ; lorsque les collaborateurs ont besoin de connaissances
• Plateformes de connaissances - reliées à l'IA pour proposer aux collaborateurs de nouveaux contenus basés sur leurs connaissances antérieures
• Offres de formation continue externes - comme soutien pour de nouvelles impulsions et un élargissement du réseau

Quelle génération profite de la digitalisation ?

La question de savoir si ce sont les jeunes ou les plus âgés qui profitent le plus des changements reste ouverte lors de l'entretien. Les jeunes générations ont grandi avec les médias, les outils et les canaux numériques et évoluent avec agilité dans ces mondes. En revanche, les générations plus âgées ont certes un effort d'apprentissage plus important, mais elles sont souvent mieux à même de fixer des limites grâce à leur expérience de vie et à leur identité consolidée.

Sarah Genner souligne que la psychologie positive peut aider dans ce domaine. Elle fait référence à trois valeurs fondamentales essentielles : la joie de vivre, la gratitude et l'envie d'apprendre. Ces qualités rendent les gens forts et heureux - et sont en même temps les meilleures conditions pour maîtriser les défis de l'avenir.