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ChatGPT va-t-il remplacer les RH ?

ChatGPT est sur toutes les lèvres. Il ne fait aucun doute que ChatGPT a posé un nouveau jalon dans le développement technologique. Mais comment pouvons-nous mettre en œuvre et utiliser cette innovation dans les RH et cela peut-il se faire sans aucune crainte ?

Avez-vous eu des conversations de ce type ces derniers temps ?

« As-tu déjà utilisé ChatGPT ? »

Moi : « Non, je n'y suis pas encore arrivé » En réfléchissant : de quoi parle-t-elle ? Je dois chercher ça sur Google.

« Tu as déjà utilisé ChatGPT ? Il faut absolument que tu l'essaies. J'ai essayé hier... »

Moi : « J'ai essayé, mais le système était surchargé. Je n'ai pas pu me connecter du tout » En pensant : je dois enfin comprendre de quoi tout le monde parle.

Partant du principe que je ne suis pas la seule dans ce cas, il me tenait à cœur d'examiner le sujet à la loupe et de l'étudier en particulier dans le contexte des RH. C'est pourquoi je me suis entretenue avec Esther Brand, la maman de notre chatbot Sophie et donc notre experte en chatbots.

Commençons par le commencement : de quoi parlons-nous ?

ChatGPT est un chatbot accessible au public qui, grâce à ses nombreuses données d'entraînement, est très bien placé pour comprendre et reproduire le langage humain. Il peut répondre à des questions, écrire des poèmes ou des scripts, rédiger des articles de blog, résumer des textes et même reconnaître des émotions. Pour ce faire, il utilise le modèle de traitement du langage GPT-3, qui analyse les invites, divise le texte en petites parties et détermine leur type et leur fonction, comme par exemple s'il s'agit d'un nom, d'un verbe ou d'un mot de remplissage. En outre, il reconnaît les relations entre les mots et tente de déduire le contexte afin de générer une réponse appropriée. GPT-3 utilise un réseau complexe d'environ 175 milliards de paramètres et une quantité presque inimaginable de termes provenant de sources Internet librement disponibles telles que Wikipedia ou les plateformes de médias sociaux. Dans la version Pro, ChatGPT fonctionne déjà avec GPT-4. GPT-4 aurait été entraîné avec un billion de paramètres et offrirait donc encore une fois un énorme progrès par rapport à GPT-3.

Pourquoi tout le monde en parle ? Les chatbots existaient déjà avant !

C'est parce que ChatGPT représente un progrès important dans le développement des chatbots. Contrairement aux chatbots précédents, qui étaient généralement basés sur des règles rigides ou des modèles simples, ChatGPT est capable de mener des conversations semblables à celles des humains grâce à son modèle de traitement du langage GPT-3. Il est capable de déduire le sens et le contexte des phrases et des expressions et de générer des réponses appropriées sans qu'il soit nécessaire de le programmer spécialement. De plus, ChatGPT est disponible gratuitement. Jusqu'à présent, beaucoup ne connaissaient que les simples chatbots du service clientèle en ligne.

Tout ce développement a dû coûter énormément d'argent. Qui est derrière tout cela ?

Derrière ChatGPT se cache l'organisation à but non lucratif OpenAI. Elle a été fondée en 2015 dans la Silicon Valley en Californie. Son cofondateur était notamment Elon Musk, qui a toutefois quitté l'organisation en 2018 pour des raisons de conflit avec Tesla. OpenAI fait de la recherche dans le domaine de l'intelligence artificielle. Ils sont connus pour leurs modèles de traitement du langage de la série GPT (Generative Pre-trained Transformer) et l'outil de génération d'images DALL-E. Parallèlement, OpenAI s'engage fortement dans la recherche et le développement de l'éthique et de la sécurité de l'IA, afin de garantir que les systèmes d'IA soient utilisés de manière sûre et responsable. OpenAI reçoit régulièrement un soutien financier de plusieurs milliards de dollars de son partenaire Microsoft. Depuis 2016, une grande partie des expériences se déroulent sur leur plateforme cloud Azure. Microsoft profite de ce partenariat et va intégrer ChatGPT dans son moteur de recherche Bing et dans d'autres produits.

Comment pouvons-nous accéder à ChatGPT lui-même ou à la technologie qui le sous-tend ?

Il existe trois possibilités ou scénarios :

  1. Utiliser ChatGPT via la plateforme de chat d'OpenAI, comme c'est le cas actuellement.
  2. Intégrer la fonctionnalité de ChatGPT avec l'API OpenAI dans ses propres outils RH.
  3. Attendre que les grands éditeurs de logiciels RH comme UKG ou SAP SuccessFactors intègrent l'intelligence artificielle de ChatGPT en arrière-plan.

Dans le premier scénario, je pose ma question directement à ChatGPT au lieu de la googler ou de la poser sur des forums comme HR Cosmos. Quel est le sens de cette démarche ? À quoi dois-je faire attention ?

ChatGPT dispose d'énormes connaissances et peut t'orienter, te donner des conseils et des avis. Il faut toutefois être vigilant sur deux points.

Premièrement : avec quelles informations on alimente ChatGPT lorsqu'on lui pose des questions. En effet, le chatbot les utilise également pour les réponses. Au début de l'année, Amazon a ainsi mis en garde ses collaborateurs contre le partage d'informations confidentielles avec ChatGPT, après que des cas se sont produits dans lesquels ses réponses étaient « très proches » d'informations internes non publiées. Alimenter ChatGPT avec des CV pour comparer des profils, par exemple, n'est donc pas une bonne idée !

Deuxièmement, il faut être prudent en ce qui concerne les questions juridiques. Les réponses ne valent que ce que valent les données qui se cachent derrière et la source ne nous est pas communiquée. Dans ce cas, il est judicieux de faire vérifier la réponse du chatbot par un avocat.

Examinons cela à l'aide d'un exemple pratique. Nous posons une fois la même question à ChatGPT et à la plateforme de connaissances également gratuite RH Cosmos et comparons les réponses.

Le diable se cache dans les détails. Bien que la réponse de ChatGPT semble correcte à première vue, toutes les affirmations ne le sont pas. Par exemple, le seuil de 148 200 CHF de revenu annuel à partir duquel l'impôt est prélevé n'est pas mentionné. De plus, il est faux d'affirmer que l'impôt a été introduit en 1999. La première imposition a déjà eu lieu en 1996. Ce qui est déterminant, c'est le seuil de CHF 2,5 milliards à partir duquel les cotisations sont dues ou non pour l'année. Cela non plus n'a pas été mentionné par ChatGPT.

ChatGPT va-t-il remplacer les RH ?

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Dans le deuxième scénario, tu parles d'intégrer la fonctionnalité de ChatGPT dans tes propres outils RH avec l'API OpenAI. Est-ce possible ?

Oui, ChatGPT offre la possibilité de connecter ses propres systèmes par API (interface de programmation). Cela est payant. En revanche, les données saisies via l'API ne sont pas utilisées pour la formation de ChatGPT. Cela permet par exemple de créer automatiquement des textes pour des lettres, des accords ou des offres d'emploi. L'API peut également être utilisée pour l'analyse de textes afin d'extraire l'humeur, les thèmes ou les mots-clés.

Il convient de noter que l'API traite et stocke actuellement toutes ses données utilisateur aux États-Unis. Cela peut rapidement conduire à un conflit avec le règlement général sur la protection des données (RGPD). Si l'on veut jouer la carte de la sécurité, il faut utiliser des produits avec des serveurs pour le traitement des données en Suisse ou dans l'UE.

Dans le troisième scénario, tu parles de l'intégration de la technologie ChatGPT par des fournisseurs d'outils comme SAP ou UKG dans leurs propres outils. Y a-t-il déjà des projets concrets ?

Bien sûr, les entreprises sont intéressées à combiner les technologies les plus récentes avec leurs propres produits. ChatGPT est une étape importante dans le traitement de la parole. Mais nous ne savons pas encore comment les fournisseurs d'outils existants vont intégrer ce potentiel dans leurs solutions.

Alors, cela signifie-t-il que ChatGPT va remplacer les RH ?

Non, cela n'arrivera jamais complètement. De nombreuses tâches RH nécessitent de l'empathie, de l'expérience et du jugement humains. Un chatbot ne peut et ne doit pas remplacer ces compétences humaines. Par exemple, dans le cadre du développement de l'assistant RH numérique Sophie, nous essayons d'utiliser les nouvelles technologies pour offrir aux collaborateurs un soutien proactif, rapide et facile à comprendre. Les décisions et les fonctions de contrôle restent du ressort des personnes.

Voici un exemple de la manière dont les nouvelles technologies peuvent être utilisées dans le cadre du processus On- & Offboarding :

Lors de l'arrivée, l'assistant RH numérique ou le chatbot peut fournir des informations et des documents afin d'accueillir et d'orienter les nouveaux collaborateurs. Parallèlement, les collaborateurs RH peuvent se concentrer sur le suivi personnel et les réponses aux questions individuelles des nouveaux collaborateurs afin de garantir une intégration réussie dans l'entreprise. Lors du départ, l'assistance RH numérique ou le chatbot peut aider à la création des formulaires de départ ou à d'autres tâches administratives. Il est également possible aujourd'hui d'évaluer les sondages de départ. Les collaborateurs RH ont ainsi plus de temps pour des entretiens personnels plus approfondis et peuvent se concentrer sur l'utilisation du feedback pour des optimisations.

Il est donc judicieux d'envisager l'utilisation des nouvelles technologies thème par thème. Dans l'article " L'intelligence artificielle dans les RH " de HR Today, nous avons examiné cette question de plus près.

Sources

Auteurs

Portrait de  Anja Buser

Anja Buser

HR Strategies

Portrait de  Esther Brand

Esther Brand

Technology Consulting, Documents & Processes


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